Le sucre comment est-il devenu la nouvelle poudre blanche?

par | Publié le 09/11/2023 | Santé, Addictions, alimentation, Blog

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Depuis quelques années, le sucre est devenu l’un des ennemis principaux de notre santé. Comparé à la cocaïne, cette poudre blanche est considérée comme étant bien plus addictive. Pourtant, les entreprises agro-alimentaires ont réussi à détourner l’attention de la nocivité du sucre en portant la faute sur les graisses et le cholestérol. Dans cette réponse, nous allons examiner comment le sucre est devenu la nouvelle poudre blanche et quels sont les mots clés pertinents pour comprendre ce phénomène.

Si je compare le sucre à la poudre blanche (la cocaïne), c’est que ce dernier est bien plus addictif que la cocaïne. Il faut savoir, sans être complotiste: que les entreprises agro-alimentaires auraient demandaient à l’OMS de porter la faute sur les graisses (et donc le cholestérols) que sur le sucre qui est rajouté dans tous les plats afin de rehausser le goût.

Le sucre
Le sucre comment est-il devenu la nouvelle poudre blanche?

Quelques définitions

Addiction : répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir pour soulager un malaise intérieur.

Dépendance : exigence de votre organisme à recevoir une substance => notion d’être « en manque », quand l’envie devient si forte qu’il n’est pas possible de résister.

Poison : substance qui, introduite en quantité suffisante dans le corps, détruit ou altère les fonctions vitales. Littéraire : ce qui est capable d’exercer une influence malfaisante, pernicieuse.

Généralités sur les dépendances

DSM V : Utilisation inadéquate d’une substance conduisant à une détresse cliniquement significative qui se manifeste par un ou plusieurs des signes suivants sur une période de 12 mois.

Symptômes de la dépendance : tolérance (=accoutumance), syndrome de sevrage, craving (consommation compulsive), incapacité à se contrôler, chronophagie, abandon d’autres activités, utilisation malgré la connaissance des risques. 2 ou 3 symptômes : dépendance légère. > Plus de 5: dépendance sévère.

Dépendance physique au sucre

Neurobiologie de l’addiction

  • Système de récompense : « liking », « wanting », « learning ».
  • Différentes structures : amygdale, cortex frontal, hippocampe, …
  • Un neuromédiateur essentiel : la dopamine

Dépendance physique :

  • Une programmation génétique …
  • 5 goûts perçus par le cerveau,
  • Le sourire du bébé,
  • Libération d’endorphines,
  • Variabilité : polymorphisme génétique des récepteurs à la dopamine.

Pourquoi comparer le sucre à la cocaïne?

L‘étude de Avena NM (2008)

Après une consommation quotidienne excessive d’une solution de saccharose, la privation de nourriture induit de l’anxiété et un déséquilibre dopamine/acétylcholine accumbens. La comparaison entre le sucre et la cocaïne est souvent utilisée pour souligner la capacité addictive du sucre. En effet, des études scientifiques ont montré que la consommation régulière de sucre peut engendrer une dépendance, tout comme la cocaïne. Cette comparaison peut donc aider à sensibiliser les gens aux dangers du sucre et à encourager une consommation modérée. Cependant, il convient de noter que la comparaison ne signifie pas que le sucre est aussi nocif que la cocaïne pour la santé. Les effets de la cocaïne sur l’organisme sont bien plus graves et peuvent entraîner des conséquences mortelles.

La consommation excessive de sucre peut activer les voies neuronales d’une manière similaire à la prise de drogues abusives, entraînant des signes de dépendance associés. Les expériences actuelles testent si les rats qui ont consommé du saccharose puis qui ont jeûné présentent des signes de sevrage de type opiacé. Les rats ont été maintenus en privation de 12 h suivie d’un accès de 12 h à une solution de saccharose à 10 % et de nourriture pendant 28 jours, puis à jeun pendant 36 h. Ces animaux ont passé moins de temps sur le bras exposé d’un labyrinthe en plus surélevé par rapport à un groupe de chow ad libitum similaire privé, ce qui suggère de l’anxiété. La microdialyse a révélé une augmentation concomitante de l’acétylcholine extracellulaire et une diminution de la libération de dopamine dans la coquille du noyau accumbens. Ces résultats ne semblent pas être dus à une hypoglycémie. Les résultats suggèrent qu’un régime de consommation excessive de saccharose et de nourriture suivi d’un jeûne crée un état qui implique de l’anxiété et une altération de l’équilibre de la dopamine et de l’acétylcholine. Ceci est similaire aux effets de la naloxone, suggérant un sevrage de type opiacé. Cela peut être un facteur dans certains troubles alimentaires.

En résumé:

Preuve de l’addiction au sucre :

  • Effets comportementaux et chimiques de la prise de sucre,
  • La consommation excessive de sucre entraîne une tolérance et une dépendance semblables à l’héroïne,
  • Syndrome de manque et anxiété à l’arrêt,
  • Développement de compulsions

Étude de Lenoir M (2007) – La douceur du sucre surpasse la cocaïne.

Étude de Norman M (2011) – Le sucre est plus addictif que la nicotine.

Le sucre dans l’industrie agro-alimentaire

  • À l’origine : produit de luxe,
  • Actuellement : 35 kg/an en France et 79 kg/an aux USA,
  • 14 kg sous forme saccharose (sucre de table), – 21 kg en sucres « cachés ».
  • Consensus actuel : Toutes les études montrent bien que le sucre est responsable. C’est de la Kryptonite,

Une double dépendance !!!


En effet, le sucre peut créer une double dépendance : une dépendance physique et une dépendance psychologique.

La dépendance physique est causée par la réaction de notre corps au sucre. Lorsque nous mangeons des aliments riches en sucre, notre corps libère de la dopamine, un neurotransmetteur associé au plaisir et à la récompense. Cette libération de dopamine peut conduire à une augmentation de la consommation de sucre pour maintenir le même niveau de plaisir et de récompense, ce qui peut mener à une dépendance physique.

La dépendance psychologique est liée à la façon dont le sucre est présenté dans notre société et à notre environnement alimentaire. Les publicités et les campagnes marketing mettent souvent l’accent sur les aliments sucrés, les présentant comme des récompenses ou des plaisirs. De plus, le sucre est souvent ajouté aux aliments transformés pour améliorer leur goût, ce qui peut encourager une consommation excessive.

Il est important de noter que la dépendance au sucre peut avoir des conséquences négatives sur notre santé, telles que l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiaques, etc. Il est donc essentiel de limiter notre consommation de sucre pour maintenir une bonne santé.

Une dépendance physique oui mais aussi … une dépendance psychologique.

Le manque de sucre créé une angoisse qui pousse les rats à chercher une compensation dans l’alcool.

Le coupable ? Une substance appelée dopamine. La surconsommation de sucre provoque un afflux de dopamine dans le cerveau des rongeurs. Après un mois de consommation régulière de sucre, la structure du cerveau s’adapte à l’augmentation progressive des niveaux de ce neurotransmetteur en fabriquant davantage de récepteur à la dopamine.

Dépendance psychologique

  • « Pilote automatique » : subconscient,
  • Programmation involontaire,
  • Sucreries de l’enfance : plaisir, cadeau, récompense, etc … => comportement automatique,
  • Bonbons, gâteaux, chocolat,
  • Publicités +++
  • Dépendance « sociale »: présence de sucre dans les fêtes.

Addiction au sucre au quotidien

  • Addiction: perte de contrôle, difficulté de s’abstenir,
  • Conflit interne,
  • Accessibilité, prix +++,
  • Acceptation sociale,
  • Campagnes de prévention récentes.

Complications de l’addiction au sucre

  • Surpoids,
  • Balance énergétique,
  • Environnement alimentaire,
  • Surconsommation d’aliments hyper-énergétiques,
  • Produits sucrés riches en sucres raffinés,
  • Effet plaisir et anti-stress,
  • Société de consommation (publicités, bas coût, disponibilité).

Risques de l’hyperinsulinisme

  • Diabète,
  • Obésité,
  • Hypertension artérielle,
  • Affaiblit le système immunitaire,
  • Accélération du vieillissement,
  • Développement du cancer,
  • Syndrome inflammatoire.

LE sucre et les sucres

  • Tous les sucres n’ont pas le même « pouvoir sucrant »,
  • Ancienne notion : « sucre rapide », « sucre lent »,
  • Nouvelle notion : hyper-insulinisme,
  • Pic d’insuline => fausse sensation de faim 2/3 heures après,

Quelles solutions ?

  • Double dépendance,
  • Double prise en charge.

Prise en charge physique progressive

  • 1 / Limiter les sucres raffinés,
  • 2 / Limiter l’alimentation industrielle,
  • 3 / Privilégier les fruits, 4 / Éviter les édulcorants,
  • 5 / Éviter les sucres entraînant des pics d’insuline,
  • 6 / Activité physique régulière.

Quelques exemples ….

  • Une cuillère à café = 4g,
  • Un morceau de sucre = 6g,
  • American Heart Association : 9/jour pour un homme et 6/jour pour une femme,
  • Un verre de jus de pommes = 10 cuillères à café,
  • Une canette de coca : 9 cuillères à café.

Prise en charge mentale :

La dépendance au sucre peut être difficile à surmonter pour certaines personnes, mais il existe des options de prise en charge mentale pour aider à gérer la dépendance. Voici quelques-unes des approches qui peuvent être utiles :

  1. Thérapie comportementale et cognitive (TCC) : Cette thérapie peut aider à identifier et à modifier les pensées et les comportements liés à la dépendance au sucre. Les thérapeutes peuvent aider les patients à reconnaître les déclencheurs de leur envie de sucre et à élaborer des stratégies pour y faire face.
  2. Méditation et pleine conscience : Ces pratiques peuvent aider à réduire l’anxiété et le stress qui peuvent être liés à la dépendance au sucre. La méditation peut aider à renforcer la résilience émotionnelle et à améliorer la régulation émotionnelle.
  3. Hypnose : L’hypnose peut aider à réduire les envies de sucre en modifiant les schémas de pensée et de comportement associés à la dépendance. Les thérapeutes peuvent également utiliser l’hypnose pour renforcer la motivation à adopter des comportements alimentaires plus sains.
  4. Groupes de soutien : Les groupes de soutien peuvent fournir un environnement favorable pour les personnes qui cherchent à surmonter leur dépendance au sucre. Les participants peuvent se soutenir mutuellement et partager des stratégies efficaces pour gérer les envies de sucre.

Il est important de noter que la prise en charge mentale pour la dépendance au sucre doit être intégrée à un plan de traitement global qui comprend des changements de régime alimentaire et des exercices physiques réguliers. Les approches mentales peuvent aider à renforcer la motivation et à améliorer la capacité à mettre en œuvre ces changements.

  • « Déprogrammer » les habitudes,
  • Gérer le stress,
  • Manger en pleine conscience.
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Originally posted 2022-05-03 13:36:09.

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